Les jeunes bénévoles de Jamaa grands lacs ont effectué ce samedi 5 novembre 2022, une descente de compassion aux enfants déplacés de Rutshuru habitants dans les sites environnant KANYARUCHINYA.
Cette activité d’une demi journée est partie du bureau de cette jeune organisation à but non lucratif par un briefing à l’égard des bénévoles, suivi d’un déplacement collectif du bureau vers les sites ciblés.
Aussitôt arrivés aux dits sites, il a été question d’allumer et entretenir le feu afin de préparer la bouillie, comme c’est le menu prévu par Jamaa grands lacs. Activité réalisée à l’aide des bois de chauffage par une partie des bénévoles en complicité avec quelques femmes déplacées. Pendant ce temps, le reste des bénévoles s’occupaient d’animer les enfants, question de partager un moment pouvant leur redonner espoir..
Cette ambiance qui a duré autour de deux heures a gardé les enfants dans un suspens mélangeant le chagrin de la famine accentuée à l’espoir de pouvoir se nourrir à nouveau après près de 24 heures chômées.
« Gloire à Dieu mon enfant va bientôt manger après une autre nuit blanche » a soupiré une femme d’une quarantaine venue de Bunagana s’apitoyant sur le sort de son fils d’environ 3 ans.
La distribution s’est effectuée devant les salles de classe qui servent de maisons de refuge pour certaines de ces familles ayant fui les hostilités entre les rebelles du M23 et les forces loyalistes.
À travers des files indiennes, les enfants sont passés tour à tour afin de recevoir leurs morceaux de pain dans un gobelet de bouillie, question de calmer leurs faim. Une action pas très considérable si l’on s’en tient aux propos de Linda Bisimwa, la chargée de programme de Jamaa Grands lacs.
‘’Notre action, je la considère comme une goutte dans la mer. Il en faut plus que ce que nous avons fait aujourd’hui »
Nous a-t-elle confié appelant les autorités gouvernementales à se concentrer sur la situation que traversent « nos frères et sœurs » qui ont été contraint de quitter leurs domiciles.
« Les déplacés qui sont nos membres de famille souffrent tant. Ils n’ont ni logement, ni habits moins encore de la nourriture. Ils ont besoin de notre assistante. Celle de toute personne humaine. Que le gouvernement fasse quelque chose. Les gens sont entrain de mourir. Il faut qu’il passe à l’action. » renchérit-elle sous un ton interpellatif.
Cependant, pour les responsables des sites visités, c’est un acte louable qu’il ne faut pas négliger.
« Pour ce geste qu’ils viennent de poser, que Dieu bénisse ces jeunes de Goma. Nous les remercions beaucoup d’avoir pensé à nos enfants pendant tous ces jours » nous a confié sieur Kabuya Hategekimana Théophile, Vice président du site de Kayembe satisfait de la visite effectuée dans son site.
Le besoin en vivre reste le plus ressenti dans les camps de déplacés de guerre, le jeudi 03 novembre dernier, une vieille femme a rendu l’âme dans le site de Kanyaruchinya de suite d’une famine de longue durée. Il est urgent de mettre en place des plans d’action afin de palier ce problème qui hante ces compatriotes, obligés de vivre loin de leurs demeurs à cause des hostilités de la guerre.
Kabwebwe Klaude