Lors des scrutins du 20 décembre 2023, la commission nationale des droits de l’homme avait joué un grand rôle dans le monitoring des cas violation des droits de l’homme avant, pendant et après les votes. La CNDH à travers son président Paul Nsapu a saisi même les procureurs de la République pour des violations graves de droits de l’homme.
Afin de comprendre son approche dans cette démarche jamais menée par la CNDH dans le passé, le président Paul Nsapu a répondu aux questions suivantes :
Lesmedias : Monsieur le Président de la CNDH, à ce stade du processus électoral, quelle est votre lecture ?
Paul Nsapu: Merci Monsieur le Journaliste, c’est une question complexe. Les élections, c’est un droit fondamental pour le peuple, c’est un droit de l’homme. Les élections, comme je l’ai dit, sont un droit politique avec tout ce qui va avec. Un jeu politique. Malheureusement, il y a dedans la manipulation, la désinformation, la contestation, etc.
Le plus important étant de mesurer l’impact de ces travers sur l’ensemble du processus électoral afin d’éviter d’en compromettre.
Dans tout cela, il y a un pouvoir organisateur des élections ; la CENI qui s’est battue et continue à se battre, pour le moment, au niveau des contentieux électoraux devant les instances habilitées; et s’emploie aussi à organiser des élections acceptables qui répondent aux standards internationaux avec tous les défis financiers, logistiques et organisationnels.
Dans tout cela, nous pouvons dire que les élections ont été organisées tant bien que mal. Mais, les résultats ne peuvent pas être remis en cause.
Jetons des fleurs à notre peuple, car il a rejeté complétement la conservation ou la prise du pouvoir par la force.
LESMEDIAS : Quel a été votre rôle au sein de la CNDH et divers réseaux (organisations de la société civile qui exploitent la thématique élections et droits de l’homme) dans lesquels vous êtes souvent et régulièrement sollicité ?
PN: Parlons plus de La CNDH qui est partie prenante dans son rôle d’une des institutions publiques et auxiliaires à l’organisation des élections, sous le lead de la CENI. Elle a pour rôle de protéger les droits de l’homme par rapport à tous les acteurs : le pouvoir organisateur des élections, le candidat, l’observateur électoral et l’électeur.
Après avoir analysé les cycles électoraux passés, nous avions constaté une forte propension au non-respect des règles, à la tricherie, à la désinformation, à l’appel à la violence et à la stigmatisation etc…
Nous avons pris la bonne mesure pour assainir l’espace politique. Ainsi donc, la CNDH s’est engagée dans la lutte contre l’impunité.
Notre action s’est donc focalisée sur 3 axes :
- L’implication de la CNDH dans le processus électoral avec mission de monitoring, pour documenter tous les cas de violation des droits de l’homme en rapport avec les élections sont vécus et portés à notre connaissance ;
- La collaboration directe avec le procureur général de République près la Cour de cassation pour traiter directement de cas de flagrance;
- La sensibilisation, le plaidoyer diplomatique, politique auprès de grands acteurs.
Nous pensons que cela a contribué à désamorcer les chaos qui ont été prédits le jour des scrutins par des prophètes de malheur.
LESMEDIAS : Nous avons l’impression que cela a marché et a évité le séisme électoral ?
Soyons modeste, c’est vrai que nous avons été très actif, nous avons déployé beaucoup d’énergie, nous avons rencontré beaucoup de personnalités. Le résultat ne nous surprend pas.
Tout le monde doit savoir dans ce pays, que l’impunité est finie car le Président de la République en a fait une de ses priorités.
Nous devrions savoir, tout ce que tout le monde déclare, tout ce que tout le monde fait est suivi et analysé par la CNDH.
La CNDH va davantage se déployer en 2024 sur toutes les questions des violations des droits de l’homme, aussi bien dans les secteurs social, économique, environnemental et écologique.
La CNDH va aussi se déployer pour la médiation dans les conflits communautaires et aussi administratif.
En attendant, le processus électoral n’étant pas terminé, nous restons vigilants avec les élections des sénateurs et gouverneurs et même le suivi des contentieux électoraux. Nous disons seulement: Gare à la corruption!
LESMEDIAS : Monsieur le Président, nous vous remercions
PN : Merci à vous. Bonne et heureuse année à tous
Petit Ben Bukasa
