La capitale congolaise, Kinshasa, vit des heures sombres. Les récents événements tragiques qui se sont succédés à un rythme alarmant jettent une lumière crue sur une insécurité galopante qui ne cesse de gagner du terrain. La semaine dernière, la ville a été le théâtre d’une série d’actes de violence d’une brutalité inouïe, laissant les Kinois dans une angoisse et une peur permanentes.

Deux chauffeurs ont été retrouvés morts et ligotés. Un acte barbare qui n’est malheureusement pas isolé. Peu après, un agent de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR) a été abattu à son domicile. Un magistrat a été tué à Mpasa. Un jeune motard de 22 ans a été froidement exécuté à Ngaliema. La macabre découverte de quatre corps ligotés devant l’ambassade des États-Unis en RDC a encore accentué la terreur, suivie de près par la mort tragique d’un couple retrouvé sans vie dans une chambre d’hôtel.

Ces incidents, parmi tant d’autres, illustrent une réalité devenue insupportable pour les habitants de Kinshasa. Les raisons de cette montée de la violence sont multiples et complexes : absence de réformes sérieuses au sein des forces de sécurité à la prolifération des armes illégales, justice défaillante qui peine à dissuader les criminels et à conduire des enquêtes qui aboutissent…

La population se retrouve prise au piège entre des autorités impuissantes et des criminels de plus en plus audacieux. Il est impératif que le gouvernement congolais dans son ensemble, gouvernement provincial en particulier, prenne des mesures immédiates et radicales pour restaurer l’ordre et la sécurité. Cela passe par une réforme en profondeur des forces de sécurité, une amélioration des conditions de vie des agents de police et de l’armée, et une coopération renforcée avec la communauté internationale pour traquer et démanteler les réseaux criminels.

Par ailleurs, il est crucial que la justice soit rendue de manière transparente et équitable. Les coupables de ces actes odieux doivent être identifiés, arrêtés et jugés. Les enquêtes qui n’aboutissent jamais doivent devenir une exception et non la norme. La justice ne doit plus être un vain mot, mais une réalité tangible pour chaque citoyen.

Kinshasa, ville de vie et de lumière, ne peut continuer à être synonyme de peur et de violence. Les Kinois méritent de vivre en paix, de circuler librement sans craindre pour leur vie. Il est temps pour les autorités de prendre leurs responsabilités, d’agir avec fermeté et détermination pour mettre fin à cette spirale de violence.

Nous voulons d’ici cinq ans, une ville concurrente, prospère et sécurisé pour ses habitants. Sur tous les plans, la capitale d’un des plus grands pays d’Afrique à l’instar d’Addis-Abeba, Yamoussoukro, Rabat

Le réveil de Kinshasa passe par une prise de conscience collective et une action concertée de tous les acteurs de la société. Ensemble, nous devons dire non à l’insécurité et travailler sans relâche pour redonner à cette ville sa dignité et sa sérénité. À la population de dénoncer les acteurs de ces habitudes terroristes, aux forces de l’ordre de jouer pleinement son rôle dans la sécurisation des personnes et de leurs biens.

Kinshasa mérite mieux. Les habitants méritent mieux. C’est une certitude que nous ne devons jamais perdre de vue.

Petit Ben Bukasa/ Directeur de publication