
Dans un contexte marqué par des conflits dévastateurs, en particulier dans l’Est du Congo, le poète Landry Mussaka propose un recueil poignant de 63 pages intitulé Cri au creux de la nuit. Ce recueil explore les thèmes de la mémoire et de la conscience collectives, puisant son inspiration dans l’histoire tragique et complexe du peuple congolais.
Un cri poétique contre l’oubli
Le déclic pour l’écriture de ce recueil a été la guerre qui sévit dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Face à cette violence récurrente, Mussaka, en tant que poète, s’est interrogé sur la manière d’aborder ce sujet douloureux et, surtout, sur les solutions singulières à y apporter. « Nous attaquons souvent les symptômes plutôt que la cause », explique-t-il. Pour lui, ces conflits ont des racines profondes, remontant à des siècles d’oppression : de l’esclavage à la colonisation, jusqu’aux formes contemporaines de totalitarisme et de simulacre de démocratie.
L’exploitation de l’Afrique : une continuité historique
Dans ce recueil, Mussaka fait le lien entre l’histoire coloniale et les défis actuels du Congo, notamment l’exploitation des ressources naturelles. Il rappelle que depuis des siècles, chaque fois que le monde a eu besoin de quelque chose, il s’est tourné vers l’Afrique, et en particulier le Congo. « Hier, le monde avait besoin de main-d’œuvre, nos frères furent emmenés en esclavage. Ensuite, c’était les mains coupées pour ne pas avoir atteint le quota de caoutchouc exigé par les industries européennes. Après, c’était le cuivre, le diamant, l’uranium et aujourd’hui… c’est le coltan et le cobalt« , déclare-t-il.
Mussaka dénonce ainsi l’exploitation continue des ressources naturelles du Congo, qui conduit à des tragédies humaines sur le sol même des Congolais. Il s’interroge aussi sur l’avenir : « Demain, nous tuera-t-on pour nos forêts, nos eaux ? »
À travers Cri au creux de la nuit, Landry Mussaka espère éveiller la conscience collective de ses compatriotes et encourager une réinvention de la nation congolaise. Il propose de fonder cette renaissance sur une idéologie nourrie par les leçons des cinq derniers siècles d’histoire, une période qu’il qualifie de « nuit éternelle« . Pour lui, cette « nuit » n’a que trop duré et il est temps d’invoquer « le soleil sur notre sol« .
Avec ce recueil qui coûte 10$ aux éditions Miezi et livrable partout, le poète appelle à une profonde introspection et invite les Congolais à revisiter leur histoire pour mieux comprendre les racines des maux qui les affligent aujourd’hui. *Cri au creux de la nuit se veut ainsi un travail de mémoire et d’éveil, mais surtout, un cri d’espoir pour une aube nouvelle.