
La Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) ne veut plus être prise de court. Ce vendredi 4 avril à Kinshasa, elle a dévoilé sa feuille de route pour la période 2025-2029, une sorte de tableau de bord détaillé censé baliser, dès maintenant, le chemin vers les élections générales de 2028.
La cérémonie officielle s’est tenue dans la salle Abbé Apollinaire Malu-Malu, sous la présidence de Denis Kadima Kazadi. Pour lui, cette feuille de route marque un engagement clair : celui de planifier à temps, d’éviter l’improvisation et de renforcer la crédibilité du processus électoral.
« Nous avons appris du cycle passé. En 2023, nous avons travaillé dans l’urgence. Cette fois, nous voulons anticiper« , a-t-il affirmé, tout en rappelant que son équipe avait, malgré les contraintes, tenu le pari de respecter les délais constitutionnels. Une prouesse que la CENI revendique comme un tournant dans la gestion électorale en RDC.
Le document publié se veut un repère pour toutes les parties prenantes : institutions, partis politiques, société civile et partenaires techniques et financiers. Il énumère les grandes étapes à venir et insiste sur la nécessité de concertation, de transparence et d’inclusivité.
Revenant sur les scrutins de 2023, Kadima a mis en avant plusieurs avancées : plus de 100 000 candidatures enregistrées, participation de la diaspora en phase pilote, intégration des personnes vivant avec handicap, absence de coupure d’internet, et publication des résultats bureau de vote par bureau de vote. Il a aussi évoqué la mise en place du Centre Électoral Bosolo, présenté comme un outil novateur de transparence.
Face aux tentatives de fraude, la CENI rappelle avoir pris des mesures exemplaires : 81 candidatures invalidées, avec le soutien du Conseil d’État et de la Cour constitutionnelle. « La transparence n’était pas un mot d’ordre, c’était une pratique », a insisté Kadima.
Mais les défis restent nombreux. La CENI pointe notamment l’insécurité persistante dans l’Est, les difficultés d’accès dans certaines zones, les aléas climatiques, les contraintes budgétaires et les failles du cadre juridique actuel. Autant d’obstacles que l’institution espère surmonter grâce à une implication collective.
« Nous invitons toutes les parties à enrichir cette feuille de route par leurs propositions. C’est ensemble que nous pouvons construire un processus électoral crédible, apaisé et inclusif« , a lancé le président de la CENI.
La publication du document s’est conclue par la lecture de la décision officielle par la rapporteure de la CENI, Patricia Nseya Mulela. Le compte à rebours pour les élections de 2028 est désormais lancé.
Petit Ben Bukasa