Tshikapa a vibré ce samedi au rythme d’une grande rencontre de sensibilisation organisée par l’Association Nationale des Victimes du Congo (ANVC), autour d’un thème lourd de sens : la reconnaissance du génocide congolais. L’événement s’est tenu dans la salle CEICA, dans la commune de Mbumba, en présence d’un large public composé d’autorités provinciales, d’acteurs politico-communautaires, d’organisations humanitaires, de défenseurs des droits humains, de représentants des médias, de jeunes et de partenaires internationaux.
Cette initiative, à la fois mémorielle et citoyenne, avait pour objectif de promouvoir la reconnaissance du génocide congolais aux niveaux national et international, tout en renforçant la mémoire collective des populations meurtries par les atrocités qui ont endeuillé plusieurs provinces du pays, notamment le Kasaï, le Kasaï Central, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et la Tshopo.
Dans son allocution, Franck Tshilomba, coordonnateur de l’ANVC/Kasaï, a rappelé l’ampleur du drame vécu dans la région :
« Nous avons organisé cette journée pour démontrer au monde que la province du Kasaï n’a pas été épargnée. Comme dans le Grand Kivu, des personnes ont été décapitées, des femmes violées, des enfants privés d’espoir et d’éducation. Nous voulons que la voix des victimes soit entendue afin qu’elles obtiennent réparation. »
Il a également précisé que les recommandations issues de cette rencontre seront soumises au Parlement, afin de porter officiellement les revendications des victimes et de faire avancer la reconnaissance légale de ces crimes à l’échelle nationale.
Présent à cette activité, le maire de la ville de Tshikapa, Jean-Pierre Ntumba Kashala, a salué une démarche « salutaire pour la reconstruction morale du peuple kasaïen » :
« Le fait pour nous, population et autorités, de reconnaître qu’il y a eu génocide ici au Kasaï est une lueur d’espoir. »
L’ANVC se dit déterminée à multiplier ce type d’initiatives dans toutes les provinces touchées, afin de faire émerger une conscience collective nationale autour du devoir de mémoire et de justice pour toutes les victimes congolaises.
E.N.