Dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales publiés ce jeudi 28 avril 2022, le Fond Monétaire International revoit à la baisse la croissance économique prévu pour 2022 par rapport à celle constatée en 2021, soit de 4,5% à 3,8%.
À en croire les économistes de cette institution, le nouveau choc provoqué par la guerre en Ukraine laisse peu de marges de manœuvre, voire aucune, pour les économies de l’Afrique subsaharienne, y compris la République Démocratique du Congo.
« La reprise économique en Afrique subsaharienne a été plus prononcée que prévu au second semestre de 2021, d’où une révision en forte hausse de l’estimation de croissance de l’an dernier, de 3,7 % à 4,5 %. Cette année en revanche, ce regain de vigueur est hypothéqué. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a provoqué un choc économique mondial qui touche la région au moment où les pays disposent d’une marge d’action restreinte voire inexistante pour y faire face. L’envolée des prix du pétrole et des denrées alimentaires pèse en particulier sur les soldes extérieurs et budgétaires des pays importateurs de produits de base et accentue les craintes à l’égard de la sécurité alimentaire dans la région. » peut-on lire dans ce rapport
Malgré le choc, les prévisions de croissance pour l’économie congolaise reste au delà de la moyenne en Afrique subsaharienne, soit 6,4% pour 2022, et 6,9% l’année suivante.
Alors que les performances en termes de croissance économique en Afrique subsaharienne s’essouffle, notamment le Nigeria et l’Afrique du Sud, deux grandes puissances régionales, qui projettent 3,4% et 1,9% respectivement, la RDC, le Soudan du Sud, le Niger, la Mauritanie, la Côte d’Ivoire demeurent plus performantes avec un taux de croissance évaluée en moyenne à plus de 6%.
Quant à l’économie congolaise, outre la menace d’une hausse de prix du carburant et l’inflation des biens de premières nécessités qui guète son économie, sa croissance reste soutenue grâce à une bonne tenue de prix des matières première sur le marché international, principalement le cuivre, dont elle est la première exportatrice mondiale. Entre mars 2021 et 2022, le cuivre a signé sa plus belle performance avec une hausse de 13,8% ce qui équivaut à 10230$ la tonne.
Cependant, « place à la prudence », exhortent ces experts du FMI qui estiment que le choc actuel menace d’aggraver certains problèmes particulièrement préoccupants de la région, notamment les séquelles sociales et économiques de la pandémie de Covid-19, les changements climatiques et les risques sécuritaires accrus dans la région du Sahel et le durcissement en cours de la politique monétaire aux États-Unis.
Par Hénoc Mpongo