Alors que le dollar ne cesse de gagner en valeur face à la majorité des autres devises avec un taux d’appréciation de 11% depuis le début de l’année, les économies émergentes s’exposent de plus en plus aux risques liés à la dette et à la hausse des prix des produits importés.
Si les ondes de choque d’un dollar fort hantent les économies émergentes par le canal de la dette, mais aussi des prix des biens importés, comme l’explique Marcello Estavão, économiste à la banque mondiale chargé de la macroéconomie, investissement et commerce international, les économies à faible revenu ne sont pas en reste.
En RDC, l’inflation autre fois expliquée par les recours permissifs à la planche à billet pour soutenir le déficit public, cette fois-ci, la situation semble prendre une nouvelle tournure.
En effet, lors de la dernière note de conjoncture publiée ce 19 août dernier par la Banque Centrale du Congo, la gouverneure de cette institution, Mbuyi Kabedi, avait souligné que l’inflation qui s’est établie à 7,9% en glissement annuel était plutôt une inflation importée soutenue par la crise Ukrainienne et la baisse des prix des produits pétroliers qui est en partie conséquence d’un dollar fort sur le marché.
Le dollar continuera son rythme d’appréciation, promet le patron de la Fed, Jerome Powell.
Dans son discours à Jackson Hole, dans le Wyoming, aux États-Unis, ce vendredi 26 août, le patron de la réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell a déclaré une guerre sans merci contre l’inflation qui secoue l’économie américaine. Dans son speech, Jerome Powell a fait comprendre aux marchés financiers que la politique de resserrement monétaire appliquée par son institution demeurera plus ferme jusqu’à ce que le taux d’inflation rejoigne sa cible qui est de 2% l’an.
Dans un contexte où bon nombre d’économies du monde, particulièrement les pays à faible revenu constituent leurs réserves en billet vert pour leur besoin d’échanges sur le marché international, la fermeté de la Fed à lutter contre l’inflation qui frappe son territoire risque de pénaliser durablement les perspectives de croissance dans ces économies. Un dollar fort a tendance à renchérir le coût de la dette, mais aussi les prix des produits importés.
Cependant, comme le précisent certains experts, le choc d’un dollar fort ne se répercute pas de manière directe sur les économies à faibles revenus. Mais par contre, les économies à faible revenu seront durablement affectés, par effet domino, si les économies émergentes continuent de pâtir suite à une forte appréciation du dollar. Au delà ces facteurs, ajoutent-ils, les tensions énergétiques et alimentaires causées par la guerre Russo Ukrainienne sont aussi des facteurs qui peuvent, à tout moment, faire rebondir la crise dans les pays à faible revenu.
Hénoc MPONGO