Au cours de la dernière réunion du conseil des ministres tenue ce vendredi 14 octobre, le ministre de la communication et des médias, Patrick Muyaya Katembwe, avait souligné la nécessité d’une réforme en profondeur du secteur médiatique congolais comme préalable aux subventions financières et techniques de la part du gouvernement.
À cet effet, la question de la viabilité économique des entreprises qui œuvrent dans le secteur de média en RDC demeure la principale de l’angle.
Pour saisir le contour de la situation économique instable des médias congolais, 3 constats sont évoqués.
Étroitesse du marché publicitaire
Faute des subventions étatiques, les médias congolais reposent leur modèle économique sur les revenus publicitaires. Ces derniers représentent presque le 100% des recettes réalisées par certains médias de la place.
Cependant, ce marché (marché de la publicité) dont les médias puisent leurs ressources demeure étroit et pas réglementé. Dans son speech traditionnel devant la presse, ce lundi 17 octobre, le ministre de la communication et médias a reconnu cette réalité selon laquelle le marché publicitaire en RDC demeure relativement très étroit. « les médias qui doivent exister comme des entreprises commerciales vivent de quoi ? La publicité. Mais quel est le marché publicitaire dont ces entreprises disposent ? Il est étroit. » s’est-il interrogé.
Contexte de pauvreté généralisée
Nul doute que la pauvreté généralisée a des effets négatifs sur l’éclosion de l’ensemble des secteurs économiques du pays notamment celui des médias. Comme l’a souligné, Patrick Muyaya, « vous ne pouvez pas avoir des médias riches dans un contexte de pauvreté ».
À cet effet, le contexte de pauvreté généralisée affecte le pouvoir d’achat des consommateurs des services produits par les médias. Comme conséquence, presqu’aucun media offre des services en premium, c’est à dire les abonnements payant pour une catégorie des lecteurs.
Mécénat déséquilibré
Autre problème qui n’est pas de moindre, c’est le mécénat déséquilibré. Bon nombre des médias sont détenus en propre par des individus notamment des politiciens, des pasteurs, et autre personnalité du monde des affaires. Le souci qui se pose, comme l’a souligné Patrick Muyaya, c’est que le financement de ces entreprises dépend de la fluctuation de la carrière de c’est lui qui est pourvoyeur des ressources de l’entreprise. Par conséquent, la disparution physique ou une décadence financière du patron, qui se substitue au mécénat, entraîne avec elle la fermeture de la société.
Pour pallier à ces difficultés évoquées ci-dessus dans le but de viabiliser, sur le plan économique, les médias locaux, Patrick Muyaya avait tenu du 25 au 29 janvier des états généraux sur le fonctionnent de la presse en RDC. Lors de ce rendez-vous avec les acteurs du secteur des médias, près de 80 propositions ont été adoptées à titre des réformes. Celles ci devront toucher plusieurs aspects passant par l’intégrité physique des journalistes, au respect des lois du pays en la matière et des soutiens économiques et financiers ciblés de la part du gouvernement.
H.MPONGO