Monsieur le Vice-premier ministre et ministre de l’intérieur,
Loin de moi l’intention de m’immiscer dans vos querelles entre membres de l’union sacrée. J’interviens ici SEULEMENT en ma qualité de NE KONGO, pour vous présenter le danger qui guette la ville de Kinshasa, en rapport avec votre décision de suspendre un ressortissant du grand Bandundu de son poste de gouverneur de cette ville, au profit d’un intérim accordé à un ressortissant du centre. J’espère tout simplement que vous saurez me lire sans préjugé, surtout sans mauvais jugement. Il n’y a aucune préférence ou haine tribale dans mes écrits. Mais auparavant, permettez-moi tout d’abord de relever le caractère anti-constitutionnel de votre décision qui viole en même temps la loi sur La Libre Administration des Provinces. Il y a urgence de réformer cet état de fait, car elle (votre décision) me paraît nul et de nul effet. Et pour cause.
Monsieur le Vice-premier ministre et ministre de l’intérieur,
J’ai du mal à comprendre une chose. Comment un gouverneur élu dans une élection indirecte et candidat à une élection directe et qui ne pose aucun acte politique et administratif lié à sa fonction peut-il être sanctionné pour fraude supposée à cette élection directe ? On ne se présente pas non plus dans une quelconque élection avec la qualité des charges de l’Etat que l’on assume. C’est un hiatus inqualifiable et disproportionné qui ne répond à aucune logique de droit. Votre fonction de Vice-premier ministre et ministre de l’intérieur ne vous donne aucun droit de procéder à la confusion de peine, surtout lorsqu’il n’y a AUCUN concours de l’infraction. Ceci de un.
De deux, la même décision querellée qui vise à suspendre des gouverneurs en fonction, alors que vous expédiez les affaires courantes, n’est même pas passée devant le conseil des ministres. Pire, elle ne vient visiblement pas et formellement pas du président de la république en terme d’orientation ou d’instruction. Sinon, il faudra nous en apporter les preuves. D’où tirez-vous un tel zèle ?
Monsieur le Vice-premier ministre et ministre de l’intérieur,
La décision afférentes pose en sus un sérieux problème sociologique. Elle énerve en plus la cohésion nationale en cette période que notre pays vit des moments extrêmement difficiles. Elle n’est pas justifiée. C’est le cas de le dire…
En tout état de cause, et si ce qui précède peut résister à l’analyse, il y a lieu de croire encore au danger que présente votre décision qui viole même le principe d’équité. La ville de Kinshasa, à majorité peuplée par les Ne Kongo et les ressortissants de l’espace du grand Bandundu, ne peut supporter à sa tête un gouverneur ad intérim, un président de l’assemblée provinciale et son vice; tous originaires d’un même espace linguistique que vous et le président de la république. Elle peut-être mal perçue et cela n’est pas à conseiller. Cette situation est inacceptable, ce d’autant plus qu’aucune autre province de la république ne se retrouve dans la même posture. Comme NE KONGO, je dénonce et je dis NON.
Monsieur le Vice-premier ministre et ministre de l’intérieur,
Par pure prévenance, j’en appelle à votre sagesse, pour laisser guider par la raison, afin de vite réformer votre décision. Le premier ministre qui peut me lire en copie aveugle peut aussi agir dans ce sens.
Aucune autre province dans notre pays n’accepterait une telle décision et je ne le dirais jamais assez. Il y a urgence !
Pour finir, je tiens à rappeler à votre autorité, à mon corps défendant, que je suis resté au niveau des principes. Vos querelles au sein de l’union sacrée ne me concernent pas. Que la sagesse vous guide !
Papy TAMBA
NE KONGO