Du 22 au 26 juillet 2024, la capitale ougandaise est devenue l’épicentre d’une révolution pédagogique qui promet de redéfinir l’enseignement du français en Afrique et dans l’Océan Indien. Le 11e congrès de la Commission Afrique et Océan Indien de la Fédération Internationale des Professeurs de Français (CAOI-FIPF) a rassemblé 350 experts et passionnés de la langue de Molière, venus de 27 pays, tous animés par une ambition commune : propulser le français dans l’ère numérique.
Sous la bannière « La langue française comme moteur de développement à l’ère du numérique« , cet événement a marqué un tournant décisif dans la façon dont le français est enseigné, perçu et utilisé sur le continent africain. Au fil des cinq jours de conférences, d’ateliers et de débats, Kampala s’est transformée en un véritable laboratoire d’idées, où tradition linguistique et innovation technologique se sont entremêlées pour dessiner l’avenir de la francophonie.
L’impact diplomatique de l’événement n’est pas passé inaperçu. La première conseillère de l’ambassade de France a salué cette initiative qui, selon elle, « incarne la vitalité de la francophonie en Afrique et ouvre de nouvelles voies de coopération culturelle et éducative« . Cette dimension stratégique a été renforcée par les propos de Cynthia EID, présidente de la FIPF, qui a appelé à une transformation radicale de l’enseignement du français pour répondre aux défis du 21e siècle.
Les institutions académiques locales ont embrassé avec enthousiasme cette vision novatrice. Le docteur Milburga Atcero de Makerere University Business School (MUBS) a évoqué les perspectives prometteuses pour l’intégration du français dans les cursus professionnels. Dans la même veine, le recteur de MUBS, M. Moses, a insisté sur la valeur économique du bilinguisme dans un marché du travail mondialisé.
L’enthousiasme était palpable parmi les enseignants ougandais. Agathe T., présidente de l’Association des Professeurs de Français en Ouganda (APFO), a partagé sa détermination à mettre en œuvre ces idées novatrices dans les écoles et universités du pays. « Ce congrès est une bouffée d’air frais pour notre communauté », a-t-elle déclaré.
Une intervention particulièrement marquante a été celle d’une congressiste du Congo-Kinshasa : « Dans ma classe au Congo, j’ai déjà commencé à utiliser des applications de réalité augmentée pour enseigner le vocabulaire. Les résultats sont stupéfiants ! Les élèves sont plus engagés et retiennent mieux. Ce congrès me confirme que nous sommes sur la bonne voie. »
Au-delà des discours et des ateliers, le congrès a offert une plateforme concrète d’échanges grâce à la présence de nombreux exposants et éditeurs. Les participants ont ainsi pu découvrir et accéder aux dernières ressources pédagogiques et technologiques, créant un pont entre théorie et pratique.
Ce 11e Congrès de la FIPF marque indéniablement un tournant dans l’enseignement du français en Afrique et dans l’Océan Indien. Il a non seulement fourni des outils concrets aux enseignants, mais a également insufflé un nouvel élan à la francophonie dans la région. Les participants quittent Kampala avec une vision renouvelée de leur mission, prêts à conjuguer tradition et innovation pour façonner l’avenir de la langue française.
Alors que le rideau tombe sur cet événement historique, une chose est claire : la francophonie africaine est en pleine mutation numérique. Cette transformation promet non seulement de revitaliser l’enseignement du français, mais aussi d’ouvrir de nouvelles perspectives économiques et culturelles pour toute une génération d’apprenants. Le congrès de Kampala n’est pas une fin en soi, mais le début d’une aventure passionnante qui redéfinira la place du français dans le paysage linguistique mondial.
Claudine N. I.
