
À l’aube de 2025, la République Démocratique du Congo se tient au bord d’un précipice, où la question de la révision constitutionnelle pourrait bien déterminer l’avenir politique de la Nation. Le Président Félix Tshisekedi, en mettant ce dossier brûlant sur la table dès la première année de son second mandat, s’engage sur un chemin semé d’embûches.
Ce choix audacieux pourrait être la clé d’un renouveau politique, ou au contraire, le déclencheur d’une crise profonde. La constitution, ce texte sacré qui se veut le reflet des aspirations d’un peuple, devient ici le champ de bataille d’ambitions politiques. Félix Tshisekedi, en quête d’une légitimité renouvelée, risque de voir son second mandat s’enliser dans des débats houleux, où les passions et les idéologies s’affrontent.
Une révision constitutionnelle, si elle est perçue comme une manœuvre pour consolider le pouvoir, pourrait le transformer en paria aux yeux d’un peuple avide de justice et de démocratie. L’histoire politique de la RDC est jalonnée de promesses non tenues et d’espoirs trahis. Le spectre de l’autoritarisme rôde, menaçant d’étouffer les voix qui s’élèvent contre le statu quo.
La révision constitutionnelle, loin d’être un simple ajustement technique, se pose comme un véritable test de la volonté du Président de la République, Chef de l’État à respecter les principes démocratiques. S’il échoue, il ne sera pas seulement un leader déchu, mais l’architecte d’un désastre politique. Félix Tshisekedi se trouve face à un dilemme.
Revigoré par l’adhésion populaire ou éméché par le ressentiment de ceux qu’il avait promis de servir. Les attentes sont immenses, et le risque de déception l’est tout autant. Les Congolais, fatigués des promesses non tenues, scruteront chaque geste, chaque parole, chaque intention. Le voile sur ses véritables motivations devra être levé, sans quoi le climat de méfiance s’installera durablement.
Ce qui saperait les fondations de son pouvoir. L’éventualité d’une dégradation des relations avec la communauté internationale plane également sur cette entreprise risquée. Les sanctions économiques pourraient surgir comme une épée de Damoclès, asphyxiant une économie déjà fragile. La RDC, riche en ressources mais appauvrie par des années de mauvaise gouvernance, ne peut se permettre une telle déviation.
Les regards du monde entier sont rivés sur elle, et la légitimité du Président Félix-Antoine Tshilombo Tshisekedi dépendra de sa capacité à naviguer dans ces eaux troubles. Dans ce contexte tumultueux, la révision constitutionnelle ou carrément le changement de la constitution pourrait se transformer en une occasion inédite de réinventer la démocratie congolaise.
Elle doit être l’opportunité de redonner le pouvoir au peuple, de renforcer les institutions et de favoriser un dialogue inclusif. La voix de la société civile, des jeunes, des femmes, doit résonner dans ce débat, car ce sont eux qui porteront le poids des décisions prises aujourd’hui. Ainsi, l’avenir politique de la RDC se joue dans cette danse délicate entre pouvoir et peuple.
Félix Tshisekedi a entre ses mains la chance de devenir le catalyseur d’un changement profond, ou de s’enliser dans les méandres d’une autorité contestée. La révision constitutionnelle n’est pas qu’un enjeu politique, c’est un choix de société, un choix d’avenir. En ce début de 2025, la République Démocratique du Congo se doit de rêver d’un avenir où la démocratie ne sera pas une promesse, mais une réalité.
La Constitution, loin d’être un simple document, est le socle d’une nouvelle ère, celle d’un pays uni, fort et résilient. C’est à ce prix que la RDC peut enfin se libérer des chaînes du passé et embrasser l’espoir d’un lendemain meilleur. Il y a toujours risque d’instabilité et de désordre lorsque le pouvoir est contesté. Ce qui pourrait être le cas si la révision constitutionnelle est perçue comme une menace à la démocratie.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR