
Le 16 et 17 décembre dernier, une rencontre décisive a eu lieu à Addis-Abeba, en Éthiopie, Joseph Kabila Kabange, Président honoraire de la République Démocratique du Congo, et une délégation du Cadre de concertation des forces politiques et sociales. Cette rencontre, marquée par des échanges de haut niveau, a permis de dresser un état des lieux de la situation générale du pays et de discuter des solutions face à la crise politique, économique, sociale et sécuritaire qui frappe la RDC.
Le constat issu des discussions est celui d’une situation gravement préoccupante. La délégation, conduite par André Claudel Lubaya, a exprimé sa vive inquiétude face à la gestion actuelle du pays, notamment sur le plan politique et sécuritaire. L’un des points les plus alarmants soulevés lors de ces entretiens est la volonté perçue du président sortant, Félix Tshisekedi, de compromettre l’élan démocratique du pays en réinstaurant un régime autoritaire. Selon la délégation, il existe un risque majeur de voir la RDC revenir à une forme de dictature, ce qui mettrait en péril les acquis d’un processus démocratique encore jeune, forgé à travers de nombreuses luttes et sacrifices.
Un autre sujet de préoccupation majeur reste la crise sécuritaire, particulièrement dans l’Est du pays. La situation s’est détériorée, exacerbée par une gouvernance inefficace et chaotique. La guerre en cours a entraîné une catastrophe humanitaire d’une ampleur sans précédent : 7 millions de déplacés internes et plus d’un million de réfugiés dans les pays voisins. Face à cette tragédie, la délégation a exprimé sa solidarité envers les victimes de cette guerre et a lancé un appel à la mobilisation nationale pour venir en aide aux populations abandonnées par les autorités.
Les discussions ont également mis en lumière la gestion défaillante de la crise sécuritaire. Les décisions prises par le pouvoir en place, jugées incohérentes et erratiques, ont conduit à une impasse. L’accent mis sur le recours à des forces étrangères et des milices, au détriment des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), a été vivement critiqué. L’expérience passée a pourtant démontré que les FARDC, lorsqu’elles sont correctement organisées et dotées de moyens, sont capables de défendre l’intégrité du territoire national.
La dérive du pouvoir en place
Par ailleurs, la délégation a dénoncé la dérive autoritaire du Président Félix Tshisekedi, accusé d’avoir détruit les fondements de la nation pour ses intérêts personnels. Selon Lubaya et sa délégation, le président en exercice est devenu une menace pour l’unité nationale, accumulant erreurs et décisions contraires aux intérêts du pays. Son approche consistant à gouverner par défi, tout en ignorants les alertes, y compris celles de ses propres alliés, est décrite comme un poison pour la stabilité et la paix du pays.
Face à cette situation, la délégation a pris un engagement fort : celui de tout mettre en œuvre pour résister à ce qu’ils considèrent comme une dérive dictatoriale en cours. En vertu de l’article 64 de la Constitution, qui permet au peuple congolais de se lever contre toute tentative de confiscation du pouvoir, la délégation s’est juré de défendre le pacte républicain et de protéger les acquis démocratiques du pays.
Petit Ben Bukasa