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Dans une déclaration conjointe signée ce lundi 06 janvier 2025, l’Association Congolaise pour l’accès à la Justice (ACAJ) et la Dynamique Communautaire pour la Cohésion sociale et le Développement (DYCOD-RDC) ont salué l’engagement exemplaire des autorités provinciales du Sud-Kivu dans leur lutte contre l’exploitation illicite des minerais. Ces organisations se félicitent particulièrement des récentes opérations ayant conduit à l’interception de trois individus en possession de lingots d’or et d’une somme importante en liquide. Cette action démontre la détermination des autorités locales, et notamment du Gouverneur Jean-Jacques PURUSI SADIKI, à protéger les ressources naturelles de la province et à défendre les droits des communautés locales.

Cependant, cette déclaration conjointe ne manque pas de souligner des préoccupations sérieuses concernant la gestion des affaires liées à l’exploitation illicite. Les organisations dénoncent fermement la libération mystérieuse d’une dizaine de ressortissants chinois, arrêtés en décembre 2024 pour séjour irrégulier et exploitation illégale de minerais dans le territoire de Mwenga. Cette libération, intervenue dans des conditions opaques, met en lumière l’ingérence de certains politiciens à Kinshasa, qui, par leurs pressions, nuisent aux efforts des autorités locales. Ces interférences sapent la gouvernance décentralisée et portent atteinte à la crédibilité des institutions congolaises.

L’ACAJ et la DYCOD-RDC rappellent fermement aux entreprises opérant dans le secteur minier, en particulier celles à capitaux chinois, leur obligation de respecter les lois congolaises, y compris le Code Minier de 2002 et la loi modifiée en 2018, qui régissent l’exploitation responsable des ressources naturelles. Ces lois et règlements, ainsi que l’Instruction de la Banque Centrale du Congo (BCC) du 5 mars 2021, imposent la déclaration et le rapatriement des devises issues des exportations minières, dans un souci de transparence et de lutte contre l’évasion fiscale.

Les deux organisations appellent les autorités nationales à mettre fin aux ingérences nuisibles et à renforcer leur soutien aux initiatives des autorités provinciales. Elles demandent à ce que les provinces de la RDC suivent l’exemple du Sud-Kivu en adoptant une politique stricte contre l’exploitation illégale de leurs ressources naturelles. Elles exhortent aussi les entreprises étrangères, et particulièrement les entreprises chinoises, à respecter les lois locales, notamment celles régissant la détention et la circulation des devises.

Dans un dernier appel, les organisations insistent sur la nécessité d’une action judiciaire forte pour sanctionner toutes les personnes impliquées dans des crimes économiques, en particulier le pillage des ressources naturelles et le blanchiment de capitaux. Elles soulignent l’importance pour le peuple congolais de se mobiliser pour que les richesses naturelles du pays cessent d’être une malédiction et deviennent une bénédiction pour les générations présentes et futures.

 

Petit Ben Bukasa 

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