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La colère monte ! Après les révélations explosives du lieutenant-général Johnny Luboya Nkashama, gouverneur militaire de l’Ituri, sur les détournements massifs au sein de l’armée congolaise, c’est au tour de la sénatrice Francine Muyumba de s’indigner. Dans une déclaration tranchante, elle dénonce un « gouvernement de prédation », accusé de voler les fonds publics pendant que les militaires « ne mangent que 15 jours par mois ».

Le général Luboya a ouvertement dénoncé l’existence de militaires fictifs et le pillage des soldes destinées aux vrais combattants déployés sur les lignes de front. « Nos militaires meurent, nos militaires ne sont pas bien payés, nos militaires ne mangent pas bien », a-t-il lancé avec une franchise rare dans les rangs des autorités.

Ses propos ont provoqué un séisme médiatique : pour la première fois, un gouverneur militaire admet publiquement que l’armée est minée de l’intérieur, affaiblie non seulement par la guerre, mais aussi par la corruption au sommet de l’État.

Réagissant à ces révélations, Francine Muyumba s’est indignée dans une sortie virulente sur les réseaux sociaux. Elle accuse l’ensemble du gouvernement de complicité et pointe la responsabilité directe des ministres, DG et hauts responsables dans des « crimes financiers d’une ampleur inédite ».

Elle s’interroge avec amertume : « Quel soldat peut rester motivé en apprenant que pendant qu’il meurt de faim au front, des millions sont détournés à Kinshasa ? » Puis, dans une attaque frontale au discours officiel qui attribue toutes les difficultés au Rwanda, elle lance : « C’est aussi le Rwanda qui vole l’argent public ? »

Pour la sénatrice, le silence du Parlement est une trahison supplémentaire : « Avec un Parlement sérieux, ce gouvernement dans son ensemble aurait déjà démissionné ! »

Les propos conjugués du général Luboya et de Francine Muyumba révèlent une vérité brutale : l’armée congolaise est abandonnée, trahie par ceux-là mêmes qui devraient la soutenir. Leurs dénonciations jettent une lumière crue sur le gouffre moral dans lequel s’enfoncent les institutions de la République.

Francine Muyumba appelle à un changement radical : « Trop, c’est trop. Il faut cesser de tromper le peuple. L’impunité ne peut plus être la règle. »

Quand les militaires crèvent de faim et que les caisses de l’État sont vidées par ceux qui prétendent gouverner, la colère devient légitime. Le courage du général Luboya d’ouvrir la brèche, suivi par la charge politique de Francine Muyumba, pourrait bien marquer le début d’un basculement. Reste à savoir si la machine institutionnelle acceptera enfin de regarder en face ce que le peuple, lui, voit depuis longtemps.

 

 

Petit Ben Bukasa 

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