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Le territoire de Kalehe, au Sud-Kivu, a vécu un week-end sanglant entre le 31 mai et le 2 juin, marqué par des affrontements violents entre les rebelles du M23 et les combattants Wazalendo. Au cœur de cette flambée de violence : l’enlèvement d’au moins 18 jeunes, dont des élèves de terminale, dans le groupement de Mbinga-Sud.

Selon des défenseurs des droits humains basés à Kalehe interrogés par la Radio Okapi, ces jeunes auraient été capturés par les rebelles du M23 lors d’une vaste opération de « chasse aux Wazalendo » entamée vendredi dans le village de Chofi, à 52 km au nord de Bukavu. Accusés sans preuve d’appartenir au mouvement d’autodéfense Wazalendo, les otages ont été conduits vers une destination inconnue. Un témoin rapporte même qu’un d’entre eux aurait été exécuté.

Le chaos n’a pas été unilatéral : dans un geste de représailles, les Wazalendo auraient à leur tour enlevé un couple soupçonné de connivence avec le M23, dans la localité de Kamunyerere. Cette spirale de violences et d’enlèvements ciblés plonge davantage la population civile dans la terreur.

Malgré tout, un calme précaire est observé depuis la matinée de ce lundi 2 juin, permettant le déroulement sans heurts de la dissertation de l’Examen d’État, épreuve préliminaire cruciale pour des élèves finalistes déjà psychologiquement éprouvés.

Mais cette accalmie ne fait pas oublier l’onde de choc provoquée par les combats. De nombreuses familles ont fui les zones de conflit, et plusieurs élèves ont trouvé refuge dans le centre de Kalehe, désormais sous le contrôle du M23.

La société civile et les défenseurs des droits humains réclament la libération immédiate des jeunes enlevés et appellent à la fin des violences ciblant les civils dans ce conflit où la ligne de front n’épargne plus ni les bancs d’école, ni les foyers familiaux.

 

 

Petit Ben Bukasa 

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