La tension monte au sein de l’UDPS Tshisekedi, fédération du Kasaï, dirigée par Jacques Bakajika. Dans une déclaration publique, cette structure fédérale accuse le secrétaire général du parti, Augustin Kabuya, de se laisser manipuler par un député national au sujet de la représentation du parti au deuxième congrès de l’Union sacrée de la nation, tenu le mois dernier à Kinshasa.

Selon les responsables fédéraux, l’UDPS/Kasaï 3 a été représentée par Henri Ditunga Beya, ancien ministre provincial des Infrastructures, pourtant considéré comme « sans qualité » au sein du parti, et présenté comme proche d’une ASBL portée par un député.

La colère des femmes de l’UDPS Kasaï 3

La déclaration, lue par Madame Nsampula, présidente de la ligue des femmes de la fédération du Kasaï 3, fustige l’abandon des cadres fédéraux par Augustin Kabuya. Elle déplore le choix « injustifié » d’un délégué extérieur aux structures du parti et accuse le secrétaire général d’avoir ignoré les véritables dirigeants fédéraux.

« C’est une violation flagrante des statuts du parti », ont affirmé ces militantes, qui exigent de Kabuya, également président ad intérim, de restaurer la paix et l’ordre au sein du parti au lieu d’encourager la confusion.

Un climat de division et de tribalisme

Au cœur de cette fronde, le nom du député national Serge Junior Lukadi Mulumba, élu de Tshikapa, est cité. Selon la base, ce dernier est accusé d’avoir importé au sein du parti division, tribalisme et anti-valeurs, plongeant la fédération dans un climat délétère où « les camps se sont multipliés et les militants sont prêts à s’entretuer ».

La fédération rappelle que seuls Muamba Muamba Pierre ou son adjoint Jacques Bakajika avaient la légitimité de représenter l’UDPS au congrès, étant restés fidèles à la ligne Kabuya-Tshilumba.

Des sources internes révèlent que la participation de Henri Ditunga Beya au congrès aurait été facilitée avec la bénédiction du gouverneur de province, Crispin Mukendi, ce qui soulève des interrogations sur une éventuelle instrumentalisation politique de l’UDPS au Kasaï.

Pour les cadres et les femmes de la fédération, cette ingérence fragilise l’unité du parti dans une province hautement stratégique pour l’UDPS Tshisekedi, et risque de créer un précédent dangereux.

Ce nouvel épisode illustre la crise de gouvernance interne qui mine l’UDPS au Kasaï 3, où les accusations de manipulation, de favoritisme et de trahison se multiplient, au grand dam des militants de base qui réclament respect des statuts, discipline et transparence.

Wa Bilolo

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