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Annoncé lors de la 53e réunion du conseil des ministres par la gouverneure de la Banque Centrale du Congo (BCC) Mbuyi Kabedi, le taux de croissance de l’économie se serait situé à 6,1% contre 6,4% prévue en janvier dernier de cette année, une performance qui reste remarquable si on la compare aux économies voisines. Cependant, malgré la croissance, le constat quant au niveau de vie des congolais demeure toujours déplorable.

 

L’indice de développement humain toujours inférieur à 0,5

À en croire le dernier rapport sur le développement humain publié par la Banque mondiale en 2020, l’indice de développement humain (IDH) qui prend en compte l’espérance de vie à la naissance ; la durée attendue de scolarisation ; la durée moyenne de scolarisation et le revenu national brut par habitant mesuré en parité de pouvoir d’achat, demeure inférieur à 0,5 soit 0,48, tandis que la moyenne en Afrique subsaharienne se situait déjà à 0,54 en 2018.

 

La hausse des prix taraude le pouvoir d’achat qui est déjà insignifiant.

Si la croissance économique congolaise demeure au-dessus de 4% en moyenne ces cinq dernières années, l’inflation, elle, demeure permanente avec une moyenne de plus de 10% en glissement annuel. Par ailleurs, pour cette même année, le taux de croissance économique actuel qui est de 6,1% est conjugué avec un taux d’inflation de 6% en glissement annuel, ce qui réduit la croissance réelle à 0,1%.

La croissance démographique poursuit sa stabilité à 3% l’an depuis le début du 21e siècle.

La croissance démographique demeure un paramètre important qui vient greffer l’impact réel de la croissance économique. En RDC, la population croit à un rythme soutenu durant deux décennies, soit 3% par an. Une telle croissance a pour effet d’augmenter la part de la population qui doit être pris en charge – le moins de 15 ans, population qui constitue une charge pour l’économie du fait qu’elle doit être éduquée et soignée. Selon une étude menée par l’agence Onusienne de la population, UNFPA, les parents congolais dépenseraient plus de 14 milliards de dollars par an pour la scolarisation de leurs enfants en 2025 si le coût de leur scolarisation était évalué à 500$ par élève.

Face à tous ces paramètres qui contrebalancent l’impact de la croissance économique dans la vie des millions de congolais, se contenter de la performance économique, qui reste numérique et quantitative sans rien changer dans le quotidien des congolais, serait une erreur couteuse en termes de politique économique.

 

 

Hénoc Mpongo

 

 

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