L’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP en sigle) alerte sur un paiement irrégulier d’environ 50 millions de USD en faveur de la dette commerciale. Selon les chercheurs de cet observatoire, sur les prévisions de 48,8 millions de USD, les décaissements ont déjà atteint 98,8 millions de USD, soit un taux d’exécution évalué à 202,4% à fin juin 2022. Un dépassement de trop en faveur des créanciers internes de l’Etat congolais qui laisse penser à une installation de la fraude selon l’ODEP.
Inquiet sur une probable tentative de vol organisé des deniers publics, l’ODEP se demande sur le motif qui aurait occasionné une telle attention au paiement de la dette commerciale occasionnant déjà en son exécution un dépassement de 50 millions de USD. À l’en croire, les pratiques de retro-commission déclarées légales par le chef de l’Etat seraient probablement l’une des raisons de cette extrême conscience soudaine en faveur de la dette commerciale intérieure.
« Sur ce dossier de rançonnement des entreprises congolaises, les autorités qui prennent des décisions tout au long de la chaîne de la dépense ont récupéré combien pour leur propre compte à titre de rétro commission ? » s’est-il interrogé dans un communiqué parvenu à Média Congo Presse.
Pour éclairer la lanterne de la population sur ce dépassement en faveur de ce secteur alors qu’on est à mi-parcours de l’exécution budgétaire, l’ODEP exige aux autorités compétentes de dévoiler les noms de ces fournisseurs qui auraient bénéficié de ce paiement de la dette, de préciser la nature de ces dettes et les produits ou services rendus quant à ce, mais aussi de brandir des éléments qui attestent leur traçabilité administrative notamment ; les procédures des appels d’offres, avis de non objection de la Direction Générale de Contrôle de Marchés Publics (DGCMP en sigle), les contrats…
Notons que dans son dernier rapport de janvier 2022, parmi les constats majeurs sur la gestion des finances publiques en 2021, l’ODEP avait relevé entre autre les dépassements budgétaires, pratiques qu’il estime provenir de l’indiscipline budgétaire, condamné par l’article 38 de la LOFIP (Loi sur les Finances Publiques).
Hénoc Mpongo