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Le Réseau National des ONG des Droits de l’Homme en RDC, RENADHOC1 en sigle, est outré par la mise en scène éhontée des enfants sortis des groupes armés et encadrés par l’ONG CAJED (financé par l’UNICEF) dans son Centre de Transit et d’Orientation (CTO) à Goma, dans la province du Nord-Kivu.

C’est ce qui ressort d’un communiqué de presse signé par son secrétaire exécutif national Frack Citende et publié depuis le 14 décembre 2023 à Kinshasa.

En effet, dans un film produit par Hélico tronc et RTBF dont le RENADHOC a pris connaissance grâce à ses partenaires à l’étranger ; et après l’avoir visionné plus d’une fois et avec une attention soutenue, on y voit des enfants vulnérables et en situation difficile reproduire des scènes de violence et d’horreur, susceptibles d’accentuer et d’aggraver leur traumatisme, et par conséquent, de compromettre leur avenir !

Alors que la mission première (telle que définie dans ses statuts) de l’ONG CAJED (Concert
d’Actions pour Jeunes et Enfants Défavorisés), censée les encadrer, est par contre d’accompagner ces enfants sortis des groupes armés et en situation d’extrême vulnérabilité vers leur resocialisation, à travers une prise en charge comprenant des services de protection, l’accès aux services de santé, une éducation, un soutien psychosocial et d’opportunités de réinsertion. La finalité étant d’aider ces enfants à surmonter leur traumatisme et la violence.

Le Renadhoc regrette que le film, de bout en bout, n’a mis en évidence que des actes de violence et d’horreur, notamment des scènes de guerre, de
vol, de bagarres (dans lesquelles d’ailleurs un enfant a même été blessé et a gardé son bandage/pansement jusqu’à la fin du film), d’agression verbale, d’égorgement de bêtes,…, reproduits par des enfants censés pourtant jouir d’une protection spéciale compte tenu de leur situation exceptionnelle.

Par contre le réseau évoque l’article 39 de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant qui martèle à ce sujet que la réadaptation et la réinsertion de cette catégorie d’enfants devraient se dérouler dans des conditions qui favorisent la santé, le respect de soi et la dignité de l’enfant.

Pour le RENADHOC, ce film viole gravement les droits de l’enfant énoncés dans la
Convention internationale relative aux droits de l’enfant, dans la mesure où dans ses
dispositions, celle-ci met un accent appuyé sur l’intérêt supérieur des enfants dans
toutes les actions et mesures les concernant.

En sus, la Loi N°09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant insiste sur le caractère vulnérable de l’enfant et sur la prise en compte de son intérêt supérieur. Dans son exposé des motifs, il est clairement indiqué que « La condition de l’enfant dans le monde en raison de sa vulnérabilité, de sa dépendance par rapport au milieu, de son manque de maturité physique, intellectuelle et émotionnelle, nécessitant de soins spéciaux et une protection particulière n’a cessé d’interpeller depuis un certain temps la communauté internationale et nationale » pouvons-nous lire dans ce communiqué

Et de poursuivre

« Et dans son article 6, il est explicitement
mentionné que « L’intérêt supérieur de l’enfant doit être une préoccupation primordiale dans toutes les décisions et mesures prises à son égard. Par intérêt
supérieur de l’enfant, il faut entendre le souci de sauvegarder et de privilégier à tout prix ses droits. Sont pris en considération, avec les besoins moraux, affectifs et physiques de l’enfant, son âge, son état de santé, son milieu familial et les différents aspects relatifs à sa situation ».

Au vu de toutes ces dispositions, le RENADHOC s’interroge sur les motivations réelles et les objectifs visés par ce film ? A première vue, cette production cinématographique aurait sans nul doute des visées mercantiles, d’autant plus que dans sa conclusion,
une invitation est lancée aux personnes désireuses de parrainer un enfant sorti des groupes armés (www.katikabluu.org). Le RENADHOC condamne ainsi fermement

Pour clore, le RENADHOC en ce mois de la célébration de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, dit demeurer convaincu que pour l’intérêt supérieur des enfants, des mesures idoines et des décisions conséquentes seront prises dans le meilleur délai par l’Etat congolais et l’UNICEF/RDC pour que les enfants congolais et
plus particulièrement ceux qui sont sortis des groupes armés soient mieux encadrés et que leur réadaptation et leur réinsertion dans la société soit une réussite totale, et qu’ils soient protégés contre toute sorte d’abus et d’exploitation de quelque nature que ce soit. L’avenir du pays et de l’enfant en dépend largement !

 

 

Petit Ben Bukasa

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