« De l’indépendance politique à l’indépendance numérique, 64 ans après. Évaluation et perspectives« , tel a été le sous-thème de la conférence scientifique animée le vendredi 26 juillet 2024 par Louis d’Or Balekelayi, chercheur en numérique et doctorant dans ce domaine émergent.

Cette conférence faisait partie de la troisième matinée scientifique organisée par le Centre de Recherches en Sciences Humaines (CRESH) dans la commune de la Gombe à Kinshasa.

Après l’intervention du Professeur Bobo Kabungu, qui a traité de l’indépendance politique, du pouvoir numérique et du développement en contexte africain, Louis d’Or Balekelayi a pris la parole. Il a retracé l’histoire de l’internet, des télécommunications et du numérique en République Démocratique du Congo (RDC) depuis 1960 jusqu’à aujourd’hui.

Balekelayi a mis en lumière les échecs rencontrés pendant plus de 10 ans pour connecter le pays à la fibre optique, un support crucial pour la transmission sécurisée des données numériques et catalyseur essentiel du développement numérique grâce à la connexion haut débit qu’elle offre.

Après un constat sombre de plus d’une décennie de dépendance numérique du pays aux technologies importées, Balekelayi a formulé des recommandations pour conquérir la souveraineté numérique de la RDC, longtemps dépendante de l’extérieur. Il a souligné l’importance de la volonté politique d’investir dans le numérique, s’appuyant sur le cadre juridique désormais en place et le plan national du numérique initié par le Président Tshisekedi.

Il a également proposé d’introduire les humanités numériques dans le système éducatif congolais afin d’initier les enfants aux nouvelles technologies dès le plus jeune âge. En outre, il a insisté sur la nécessité de développer une diplomatie numérique et de créer une armée numérique nationale pour faire face à la cyberguerre, devenue une nouvelle forme de lutte politique internationale.

Balekelayi a plaidé pour la promotion des entreprises et établissements publics comme la Société Congolaise des Postes et Télécommunications (SCPT) et la Société Congolaise de la Fibre Optique (SOCOF) afin de contrer la domination des opérateurs privés et garantir aux Congolais un accès abordable à la connectivité. Il a également souligné l’importance de l’appropriation des nouvelles technologies par la création progressive d’une industrie numérique locale d’ici 2050.

Lors de la session de questions-réponses, Louis d’Or Balekelayi a répondu aux attentes d’un auditoire avide d’en apprendre davantage sur le numérique comme instrument de souveraineté et de développement stratégique, visant un Congo connecté à l’horizon 2050.

 

 

Petit Ben Bukasa

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One thought on “Kinshasa : Troisième matinée scientifique du CRESH, vers une souveraineté numérique en RDC”

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