Tension à Buhene et Majengo, au nord de la ville de Goma, depuis ce matin, le 12 août 2024, après la fusillade de deux personnes par des hommes en tenue militaire de la Garde Républicaine à Kihisi, près de la station Tout Jeune.
Les coups de feu ont retenti jusqu’à l’entrée de Kilijiwe, dans une tentative de calmer les manifestants en colère. Cependant, ces derniers sont déterminés à faire entendre leur voix pour dénoncer l’insécurité persistante à Goma et dans le territoire de Nyiragongo, en critiquant l’incapacité totale de l’État de siège à protéger la population et à récupérer les territoires pris par les terroristes du M23.
« Nous sommes choqués par ce comportement de nos militaires. Ce sont bien des militaires de la Garde Républicaine, mais nous ne comprenons pas pourquoi ils ont tiré sur ces deux jeunes qui n’avaient rien fait », a déclaré un habitant sur place. Il a ajouté : « Nous avons le droit de manifester pour dénoncer ces actes. On tue nuit et jour à Goma ; nous ne sommes pas des animaux que l’on abat tous les jours. Nous méritons la paix. »
Le maire de la ville appelle la population au calme et promet une enquête indépendante pour identifier les coupables et les traduire en justice.
Rappelons que depuis quelque temps, la ville de Goma enregistre des cas d’assassinats et de cambriolages répétés. La population vit dans la crainte, chaque jour étant perçu comme le dernier pour chaque citoyen de Goma. La criminalité en toute impunité est devenue monnaie courante.
Il est à noter que la province du Nord-Kivu est sous état de siège depuis trois ans, mais l’insécurité persiste.
Armel Kalibanda