Deux organisations non gouvernementales, le Centre pour la Justice et la Réconciliation (CJR) et JUSTICIA Asbl, ont exprimé leur vive préoccupation face à des événements récents survenus à Pweto, dans la province du Haut-Katanga.
Ces faits concernent l’interruption violente des travaux de réhabilitation de la piste de Mulonde et des abus commis par des forces armées contre des collaborateurs de Moise Katumbi, figure de l’opposition politique en République Démocratique du Congo.
Le 1er octobre 2024, plusieurs sources rapportent qu’un groupe de forces armées, incluant des éléments de la Garde républicaine, de l’Agence nationale de renseignements (ANR) et de la DEMIAP, est intervenu de manière musclée sur la piste de Mulonde, un projet de réhabilitation financé par Moise Katumbi. Ces agents, venus spécialement de Kinshasa et lourdement armés, ont investi une résidence privée appartenant à Katumbi avant de se rendre sur le site des travaux, où ils ont ordonné l’arrêt immédiat des opérations. Ils ont ensuite réquisitionné une jeep appartenant à l’opposant et procédé à l’arrestation de son chauffeur.
Ce dernier a été emmené à Lubumbashi, où il a passé la nuit dans les locaux de la 22ème Région militaire. Selon des informations crédibles, il aurait subi des actes de torture et des traitements inhumains avant d’être transféré à l’ANR.
Le CJR et JUSTICIA Asbl considèrent ces actions comme une forme d’intimidation visant Moise Katumbi, dont les efforts pour désenclaver certaines zones du pays par la réhabilitation d’infrastructures semblent déranger. Le cas de la piste de Mulonde vient s’ajouter à une série de projets similaires, tels que ceux de Kiubo, Kilwa, Kasenga, Kashobwe, Pweto, et Kibombo, également financés par Katumbi et désormais sous la gestion des autorités publiques, au bénéfice des populations locales.
Les deux organisations dénoncent ce qu’elles estiment être un plan orchestré pour déstabiliser un acteur politique majeur de l’opposition dans un contexte où la RDC est confrontée à de nombreux défis, qu’ils soient sécuritaires, économiques ou sociaux.
Le CJR et JUSTICIA Asbl appellent le gouvernement congolais à prendre des mesures pour soutenir les initiatives privées, notamment celles qui visent à améliorer les infrastructures dans des régions reculées. Elles exigent également la libération immédiate du chauffeur de Katumbi, la restitution des biens confisqués, ainsi que le respect des droits fondamentaux de la victime.
Pour ces organisations, les récents événements témoignent de la nécessité impérieuse de réformer les services de sécurité afin d’humaniser leurs pratiques et de mettre fin aux arrestations arbitraires et aux actes de torture.
Les signataires concluent en réitérant leur demande d’un traitement digne et respectueux des droits de tous les citoyens, conformément aux lois nationales et internationales.
Du côté gouvernement, les Services de sécurité parlent d’une piste clandestine à des fins obscures. Il n’y a pas de population autour. Aucune requête préalable n’a été introduite ni auprès du Ministère des Transports, ni de la RVA, encore moins du Gouvernorat provincial, des Services de sécurité (ANR, DGM et Renseignement militaire), de l’OCC ni autorisation de l’Autorité de l’Aviation civile.
C’est donc un dossier à suivre
Petit Ben Bukasa