Trois hauts magistrats et deux avocats de la Cour d’Appel du Haut-Lomami sont actuellement jugés pour corruption et blanchiment de capitaux devant la Cour de Cassation à Kinshasa. Ce procès, ouvert le 23 septembre, représente une avancée majeure dans la lutte contre la corruption au sein du système judiciaire congolais. Après plusieurs audiences, la prochaine session, prévue pour ce vendredi 4 octobre, pourrait voir les réquisitions du ministère public et la défense des accusés.
L’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) salue ce procès comme étant « emblématique et pédagogique » et applaudit la décision du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) de sanctionner les magistrats impliqués. Elle regrette cependant l’absence des médias publics, notamment la RTNC, qui n’assurent pas une couverture régulière du procès.
L’ACAJ a également formulé des recommandations aux autorités congolaises, appelant le gouvernement à soutenir financièrement le Conseil Supérieur de la Magistrature afin qu’il puisse poursuivre sa politique anticorruption. L’association exhorte les magistrats et avocats à respecter leurs obligations déontologiques, tout en sensibilisant la population sur l’importance de signaler des cas bien documentés de corruption.
Deux avocats et leurs clients, impliqués dans cette affaire, sont toujours en fuite. L’ACAJ appelle les services de sécurité à intensifier leurs efforts pour les localiser et les présenter devant la Cour de Cassation. L’association rappelle que toute personne qui cache des suspects est passible de poursuites pour recel.
Me Georges Kapiamba, président de l’ACAJ, a conclu en affirmant que « la justice doit enfin élever la Nation Congolaise par une lutte effective contre la corruption sous toutes ses formes ». Ce procès est perçu comme un tournant dans la lutte pour la transparence et la bonne gouvernance en RDC.