
Dans le monde aéronautique, le choix d’un avion peut faire ou défaire une compagnie. À l’heure où Congo Airways se trouve à un carrefour décisif, l’analyse objective et comparative entre le Boeing 737-800 et l’Airbus A320-200 Néo, notamment dans le cadre d’une location AMI (Appel à Manifestation d’intérêt), s’impose.
Avec l’annonce d’un partenariat public-privé (PPP) BOT pour l’acquisition de trois Airbus A320-200 Néo flambant neufs, il est temps d’explorer les avantages que cette décision pourrait apporter à la compagnie nationale nationale Congo Airways et à son avenir. Beaucoup ne le savent pas encore mais Congo Airways a acquis des Airbus A320-200 Néo.
Tout d’abord, concentrons-nous sur l’Airbus A320-200 Néo. Ce modèle est connu pour son efficacité énergétique, avec des moteurs Pratt & Whitney GTF qui réduisent la consommation de carburant de 15 % par rapport à ses prédécesseurs. En optant pour ces appareils, Congo Airways s’engage non seulement à moderniser sa flotte, mais aussi à réduire ses coûts d’exploitation à long terme.
À une époque où chaque centime compte, cet aspect est crucial. De plus, l’A320 Néo offre un confort inégalé pour les passagers avec un espace cabine optimisé et des caractéristiques acoustiques supérieures. Dans un secteur où l’expérience client est primordiale, ce choix pourrait bien faire la différence. C’est un atout inestimable et une fierté nationale.
L’aspect esthétique et fonctionnel de l’A320, associé à une réputation de fiabilité, constitue un atout pour renforcer l’image de marque de la compagnie. En comparaison, le Boeing 737-800, bien qu’étant un appareil éprouvé, présente des limites. Sa consommation de carburant est moins compétitive face au Néo, et en matière d’innovations technologiques, il semble accuser un certain retard.
De plus, le modèle de leasing ACMI (Aircraft Crew Maintenance Insurance) c’est-à-dire Avion, Équipage, Maintenance et Assurance actuellement en vigueur avec le B737-800 ne permet pas à Congo Airways de capitaliser sur ses investissements. Les avions restent la propriété de la société de leasing, et les investissements dans l’entretien et les réparations se font au bénéfice d’un tiers.
C’est un modèle qui, à terme, étouffe le potentiel de développement de la compagnie. L’aspect innovant du partenariat proposé réside également dans la structure de financement. Avec l’option d’achat intégrée, Congo Airways peut considérer chaque paiement comme un investissement dans son avenir. Les paiements effectués seront déduits du prix d’achat total.
Ce qui permet à la compagnie de devenir propriétaire de ses appareils et d’en assurer l’entretien. Cela représente un tournant radical par rapport au modèle ACMI, qui, en fin de compte, n’offre aucune voie vers la propriété. Le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a exprimé sa volonté de doter la compagnie nationale de nouveaux avions en s’engageant dans cette direction.
La promesse faite à la nation congolaise en décembre 2019 lors de son premier discours sur l’état de la nation commence à prendre forme. En plus de ces trois Airbus déjà arrivés sur le sol congolais, quatre autres avions neufs devraient être disponibles d’ici juin 2025 et les trois derniers au mois de décembre 2025, consolidant ainsi la vision stratégique de renforcement de la flotte nationale avec 10 avions neufs.
Il est clair que l’avenir de Congo Airways dépend d’un choix éclairé entre le B737-800 et l’A320-200 Néo. En optant pour ces derniers, la compagnie ne fait pas seulement un choix d’avion, mais elle embrasse une nouvelle philosophie de gestion qui lui permettra de croître, de se moderniser et de consolider son rôle sur le marché aérien africain.
Congo Airways se doit de regarder vers l’avant, d’investir dans des appareils qui lui donneront les moyens de ses ambitions. Avec une flotte modernisée, la compagnie pourra non seulement répondre aux attentes de ses passagers, mais également contribuer au développement économique du pays. Le ciel n’est pas la limite, c’est seulement le début.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR