Dans les rues de Goma, ce 24 janvier 2025, la vie a repris son cours, malgré une atmosphère encore chargée d’incertitude. Après la psychose de la veille provoquée par l’avancée du M23/RDF jusqu’à Sake 27 km au nord-ouest de la ville de Goma, la ville semble reprendre son souffle, témoignant d’une résilience remarquable.
Dès les premières lueurs du jour, aux alentours de 7 heures du matin, trois hélicoptères de la force aérienne des FARDC font leur retour, vraisemblablement de Bukavu, après avoir mené des frappes ciblées sur les positions de la coalition M23/RDF la veille.
Les informations sécuritaires qui filtrent révèlent des détails troublants. La coalition M23/RDF aurait assiégé Mubambiro, tenant en respect les « hiboux » – surnom donné aux forces spéciales FARDC retranchées dans leurs bunkers. Les rebelles sont parvenus à se positionner jusqu’à la barrière de péage, à quelques mètres seulement de l’entrée de Mubambiro, sur la RN2 axe Masisi .
Cependant, dès 3 heures du matin, des affrontements intenses avaient éclaté sur l’axe Kibumba, avant de connaître une accalmie relative vers 6 heures. La coalition M23/RDF avait tenté de déstabiliser les positions des FARDC en larguant deux bombes sur Kanyamahoro et Kilimanyoka, sans faire de dégâts significatifs. Les FARDC ont rapidement neutralisé cette menace. Plus tard les M23/RDF ont reçu du renfort à hauteur de 3 Antennes / Kibumba et par la suite être mis en déroute par les FARDC.
Vers 14 heures, une nouvelle offensive a été lancée. Dans l’après-midi, le tonnerre de l’artillerie résonnait du côté de Sake, où les FARDC pilonnaient sans relâche les positions du M23/RDF, désormais retranché sur les collines environnantes.
En fin de journée, une accalmie relative s’est installée, laissant place à un silence précaire. Les discussions dans la population tournent autour d’une rumeur persistante concernant la mort supposée du gouverneur militaire Peter Cirimwami.
Malgré les écoles fermées et la tension palpable, Goma maintient une activité commerciale et sociale, démontrant une capacité de résilience extraordinaire face à cette situation sécuritaire volatile.
La journée se termine, suspendue entre espoir et incertitude, reflétant la résilience d’une population qui refuse de se laisser abattre par la menace.
FNK